Je suis d’un naturel optimiste, je traverse la vie dans une sorte de brume aveuglante, qui me permet de la voir en dehors de la réalité. Il en résulte une existence plutôt agréable.

28 novembre 1946

Nous ne vieillirons pas ensemble

Voici le jour

En trop.

Le temps déborde

Mon amour si léger

Prend le poids d’un supplice.

Paul Éluard

Le temps déborde

Mais lorsque je tombe malgré moi sur une photo représentant une scène de vie, dont les protagonistes sont morts depuis longtemps, j’en ai des frissons à sa seule évocation, je ne le supporte pas.
La réalité me saute au visage.
Je pleure de voir ces rires de gens qui n’en ont plus l’occasion depuis longtemps et pour cause.
Pour exemple, le tableau « le Moulin de la Galette » de Renoir, la gaité des personnages en train de danser me fait venir les larmes aux yeux.
Une infinie mélancolie me saisit à l’idée de cette fête si joyeuse représentée par ce tableau et qui n’est plus, irrémédiablement.
Je ne sais pas comment dire à quel point la vue de ces gens que je n’ai pas connus, qui ne me sont rien, m’attriste dans cette idée de précarité, de cette impermanence, qui d’une certaine façon me révolte.
J’envie les croyants qui pensent à tort ou à raison, qu’il y a une vie après la vie.
Pour ma part je n’y crois pas et par conséquent je redoute le jour dernier où tout s’arrête pour un seul, alors que tout continue pour les autres.
C’est peut-être ça mon point de discorde, ne plus être là lorsque la vie continue.

CS;)

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