Tout est prévu, programmé depuis des semaines

La veille au soir je prépare mon sac, parce que d’accord c’est un voyage court, mais mieux vaut prévoir quelques affaires.
Je vérifie dix fois que je n’ai rien oublié et que je laisse la maison propre.
Je ne sais pas pourquoi on a tant besoin de laisser tout bien en ordre quand on s’en va. On devrait s’en moquer éperdument puisqu’on part de chez soi, mais non rien à faire, au moment de fermer la porte derrière moi je vérifie encore une fois.

C’est affreux cette impuissance

Devant l’absence

 

D’un corps qui se détend

En s’endormant.

CS;)

J’ai commandé un taxi la veille pour six heure du matin, alors que je dois être sur place à 7h15 , j’y serai donc en avance, je le sais, mais je ne peux pas m’en empêcher. On ne sait jamais un accident sur le périphérique et je serai en retard.
Donc j’arrive trop tôt et l’attente commence, avant même l’heure d’ouverture.
Enfin ils ouvrent, je m’assieds et j’attends avec les autres, j’attends que l’on m’appelle.
Et si ça se passe mal ?
Ça y est je peux me lever, il est temps.
Il arrive que l’anesthésie générale soit mal supportée !
On m’emmène dans une chambre et on me donne de quoi me changer, un chapeau ridicule, une blouse qui laisse voir le derrière, des chaussons qui n’en sont pas.
Si le but est de m’humilier c’est réussi.
Et encore une fois, j’attends.
Il y a des gens en pleine santé qui sont restés sur la table d’opération pour une banale appendicite !
Un brancardier arrive enfin et le voyage peut commencer, les couloirs, il apostrophe quelqu’un :
– la rotule du 12 n’est pas arrivée, ils ne sont même pas au courant là-haut.
C’est rassurant !
L’ascenseur, encore des couloirs, nous arrivons dans une salle où nous sommes parqués avec d’autres gagnants du loto, pour attendre une fois de plus.
Il fait froid, j’ai froid, mon lit douillet me manque, des gens passent autour, je suis invisible, j’entends :
– j’ai une rotule à 7h30 !
– Ça m’étonnerais, dit mon brancardier de loin, elle n’est pas arrivée.
Par chance je n’ai pas besoin de rotule, mais quand même quelle désinvolture !
L’anesthésiste arrive, ça y est on peut commencer.
Non j’attends encore.
Je veux rentrer chez moi !
Cette fois-ci c’est le chirurgien, les choses sérieuses vont débuter.
– Tout va bien se passer, ne vous inquiétez pas !
Et bien si figurez-vous, je m’inquiète, je m’inquiète même beaucoup et votre discours pré établi n’y changera rien !
Le masque, la tête qui tourne, je pars, mon Dieu je pars.
Je me réveille un instant après, je suis en vie, groggy, pas vraiment en forme, mais en vie ! Ouf !
Et la rotule ? Elle est arrivée ?

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