Un petit glaçon est en train de fondre sur le bord de la route, en plein mois d’août. Une drôle de voiture s’arrête. Au volant un hibou. Il interpelle le petit glaçon :
— Où allez-vous ?
— À Trifouillis les chaussettes. Répond le petit glaçon.
— Montez, c’est sur mon chemin, je vous y conduis. Dit le hibou.
— Elle est agréable votre voiture, il y a l’air conditionné. Le petit glaçon est bien installé.
— Merci, j’en suis très fier, c’est une Carabosse, on peut y faire des bosses, c’est pratique. Et elle passe sur les bosses aussi. C’est chouette, ou hibou comme vous voulez.

— Et eux derrière qui sont-ils ?
— Ho la la, je manque à tous mes devoirs. Je vous présente, l’ours polochon, la souris trifougnette et le panda lala. Ils sont nos compagnons de voyage.
— Enchanté. Et vous allez où à cette allure d’escargot gelé ?
— Nous allons à Zanzibar.
— C’est très loin ! S’affole le petit glaçon.
— Zanzibar ? Mais non, c’est la boutique de surgelés.

— Ah ! Fait-il rassuré. Vous allez acheter des esquimaux ?
— Non, des tablettes de chocolat.
— Hum ! C’est bon ça ! Il y en aura pour moi ? Je peux faire des glaces au chocolat.
Dit très fier le petit glaçon.
— Je ne sais pas, nous verrons ça.
— Bon, mais Trifouillis alors ?
— Quoi Trifouillis ?
— Vous m’y emmenez ?

— C’est vrai, j’avais oublié, je suis un peu étourdi, mais je n’ai pas le permis de conduire.
— Comment ! C’est affreux, vous êtes très dangereux !
— S’exclame le petit glaçon, de nouveau paniqué.
— Bien sûr que non. Lui rétorque le hibou un peu vexé.
— Mais vous êtes au volant ! Insiste le petit glaçon.

— Je vous le passe si vous voulez, tenez !
— Le petit glaçon se retrouve avec le volant dans les mains.
— Qu’est-ce que c’est ? Un volant à ventouses ?
— Bien sûr, vous en connaissez d’autres ?
— Non, vous avez raison.

— Arrêtons-nous, il y a une jolie clairière, nous pourrons pique-niquer. Propose le hibou.
— Vous avez de quoi déjeuner ?
— J’ai tout prévu. J’ai acheté des pains aux raisins. Répond le hibou satisfait.
— Ils sont excellents, qu’il y a-t-il dedans ?
— Des oignons.

— C’est très bon. Dit le petit glaçon la bouche pleine. Et eux, ils ne mangent pas ? S’étonne le petit glaçon, en désignant les passagers.
— Ils n’ont pas besoin de se nourrir, c’est bien pratique. Je les sortirai ce soir en arrivant. Il est temps de repartir, avez-vous fini ?
— Non, mais je n’ai plus faim.
— Très bien, donnons-les restes aux lapins.

— Hum, il est écrit sur le panneau, “Ne pas donner à manger aux animaux”. Mais ce n’est pas grave, nous pourrons les congeler.
— Qui ça, les lapins ? S’inquiète le hibou.
— Mais non, les pains aux raisins.
— Ah oui, où ai-je la tête ? Rougit le hibou.

— Voici Trifouillis, je suis arrivé. Merci pour tout. Dit poliment le petit glaçon, en descendant.
— Merci, vous aussi. Mais dites-moi, j’ai une question avant que vous ne partiez. Lui demande le hibou. Où habitez-vous ?
— Dans une grelotte.

— Une grelotte, qu’est-ce que c’est ?
— Là où l’on grelotte. Il y fait toujours bien froid.
— C’est affreux !
— Mais non c’est délicieux. Répond le petit glaçon en s’éloignant, tout souriant.
— Le hibou repart avec sa troupe, ravi d’avoir rencontré ce petit glaçon bien amusant.

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