Je suis sensible aux couvertures des livres lorsque j’en choisis un sur l’étalage d’une librairie, je l’ai sans doute déjà dit. Celle-ci m’a immédiatement fait pensé à un roman typiquement britannique, avant même de lire la quatrième sur laquelle est notifié son appartenance à la lignée des romans de Daphné du Maurier. Il y a en effet du Manderley dans ce manoir mais pas seulement, Le grand Meaulnes s’invite également à travers ces lignes.
Je n’ai encore jamais vu un garçon pareil : grand, mince, incroyablement dense, étoffé par endroits. Ses épaules tendent la laine de son blazer et sa posture voûtée ne parvient pas à cacher sa taille. Ses yeux, contrairement à ceux de sa mère, sont d’un noir de fumée, son visage tout en angles et en saillies-comme ceux des jeunes en blouson râpé qui traînent sur des motos, la cigarette aux lèvres, près de chez mamie à Chelsea. Des hommes, me prévient mamie, dont je ne dois jamais attirer le regard. “Extrêmement mauvais genre.” Fascinant.
Un manoir en Cornouailles. Eve Chase
Ce roman est écrit agréablement, tout en racontant une histoire bien menée, tout y est, le romanesque d’une histoire d’amour impossible d’adolescents, l’ambiance d’une demeure familiale durant les vacances d’été, un secret bien gardé, une belle mère détestée, l’amour et la jalousie qui mènent au drame. On y ressent aussi la nostalgie d’une époque révolue qui touche au cœur et l’alternance de deux époques et deux points de vue. Les pages se tournent avec plaisir, un bon roman. 😊