Voici le treizième épisode de la série CUPIDITÉ.
Résumé de l’épisode précédent :
Suzie énervée par l’attitude de son amant part le rejoindre pour diner.
LA FILLE
Bonjour ma petite maman,
Comment as-tu dormi ?
Bien je suppose avec la dose que je t’ai donnée hier.
J’étais un peu énervée.
Tu me connais, tu as l’habitude, cela ne t’a pas affolée. Je m’en doute.
Enfin, je suis soulagée, j’ai eu une discussion sérieuse avec Adam, qui m’a tout à fait rassurée.
En fait il craint, comme je le pense aussi, que Catherine ne lui demande une grosse prestation compensatoire,
qui nous empêcherait de vivre comme nous le souhaitons dans le bon quartier de Bayonne.
Il veut ce qu’il y a de mieux pour moi tu comprends.
C’est un chou.
C’est donc pour cette raison qu’il ne veut pas la fâcher. Il est malin, il la manipule pour mieux la contraindre.
Il va lui dire cette semaine.
J’aimerais être une petite souris pour voir sa tête quand elle va apprendre qui est l’heureuse élue.
Ha ha, ma petite maman, quelle revanche sur la vie, comme je vais être heureuse.
Je suis sûre qu’elle prenait part aux moqueries lorsque nous étions ensemble au collège.
Je n’en ai pas de preuves formelles mais je n’ai aucun doute, elle a la tête à ça.
Tu sais ces petites bourgeoises qui vont le dimanche à confesse, mais qui pêchent le reste du temps.
Toutes des hypocrites.
Moi je ne le suis pas hypocrite, n’est-ce pas ma petite maman ?
En tout cas ce soir, on remet ça.
Adam m’a promis une belle surprise, il m’a dit que je ne m’en remettrai pas.
Qu’est-ce que ça peut être, je suis surexcitée.
La demande en mariage c’est fait, le week-end dans un Relais et Châteaux c’est fait.
Il va peut-être m’apprendre que nous partons en voyage à l’étranger, loin, aux États Unis, pourquoi pas.
Je lui ai dit que je rêvais de voir New York.
C’est ça j’en suis sûre maintenant, c’est New York.
Hou, il va falloir que je fasse quelques courses.
Une nouvelle valise avec le sac de voyage assorti.
Quel temps fait-il actuellement à New York ?
Hum il fait froid, il me faut un nouveau manteau et quelques tenues chics.
Tu te rends compte maman, je pars à New York, n’est-ce pas génial ?
Zut, qu’est-ce que je vais faire de toi ?
Ah, je n’y avais pas pensé.
Je verrai avec l’hôpital s’ils ne peuvent pas te garder quelques jours.
C’est pas la mer à boire, n’est-ce pas ?
J’ai passé trois ans dans une pension, tu peux bien passer quelques jours supplémentaires à l’hôpital.
Tu peux te sacrifier pour le bonheur de ta petite fille chérie, non ?
Je te rapporterai un beau cadeau.
Quoi je ne sais pas, dans ton état, mais bon je trouverai bien une babiole.
Allez, je vais préparer ton déjeuner, je te donne ton calmant et après je file faire des courses.
Je prends ta carte bleue, je vais tirer un peu d’argent.
Merci ma petite maman à tout à l’heure.
LA MÈRE
Qu’est-ce que c’est que cette histoire de surprise, dont elle ne se remettra pas ?
Je suis très inquiète, cela ne me dit rien qui vaille.
Je n’arrive plus à réfléchir.
Je vais faire une overdose si elle continue, elle n’aura plus le souci de me faire garder.
Ce type ne m’inspire pas confiance, un homme qui trompe sa femme, peut bien continuer en trompant ma fille.
Il n’y a que le premier pas qui coûte.
Dans quel guêpier s’est-elle fourrée ?
LA FILLE
Regarde ma petite maman, je te fais un défilé de mode, rien que pour toi.
Il n’est pas magnifique ce manteau ?
Regarde l’allure que j’ai avec mes nouveaux bagages, trop classes non ?
Et ces bottes ;
bon, je sais elles sont un peu chères, je l’avoue c’est une folie ;
mais je n’ai pas pu résister tu me connais, moi et les chaussures c’est une longue histoire d’amour.
Et pour finir, ce petit pantalon de gabardine bien moulant qui découvre mes chevilles,
c’est ce que j’ai de mieux, n’est-ce pas maman ?
Bon je suis prête, New York n’a qu’à bien se tenir, la parisienne arrive.
Je te laisse, je vais être en retard.
Bonne soirée, dors bien !
LA FILLE
Maman ! Je veux mourir !
Je n’y survivrai pas.
Qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Qu’est-ce que j’ai fait maman, pourquoi suis-je toujours punie ?
Je ne mérite pas d’être heureuse ?
Tu le penses toi aussi ?
Tu veux bien me prendre dans tes bras ?
S’il te plait maman, prends-moi dans tes bras.
Pourquoi, pourquoi ne peux-tu pas ?
Je veux mourir !
Adam m’avait donné rendez-vous hier soir tu le sais, mais il n’est pas venu.
Je l’ai attendu des heures, j’étais morte d’inquiétude, je ne savais pas s’il lui était arrivé un accident
ou si Catherine avait découvert le pot aux roses et l’avait empêché de me rejoindre.
Finalement je suis rentrée !
Que pouvais-je faire d’autre ?
Je n’allais tout de même pas débarquer comme ça chez lui en pleine nuit, ou errer dans les rues.
Tu sais bien que je n’ai jamais aimé me promener toute seule la nuit.
Enfant je ne voulais même pas aller au fond du jardin, dès qu’il faisait plus sombre.
Mon frère avait beau me lancer des défis, je ne les relevais jamais.
Il ne manquait pas une occasion de me traiter de poule mouillée.
En tout cas cette nuit, je suis rentrée, je n’ai pas dormi, j’espérais un message, un appel, rien.
Pour ajouter à mon désespoir, les plombs ont de nouveau sauté, les souris grattaient, j’ai cru devenir folle.
Tu ne m’as pas entendue car tu es de l’autre côté de la maison et avec la dose de calmant que je t’avais donnée,
tu ne risquais pas de te réveiller, je ne pensais pas revenir si tôt.
J’ai hurlé une bonne partie de la nuit, j’ai tout cassé dans ma chambre.
Mais ce n’était rien à côté de ce que j’ai découvert ce matin.
Comme je n’avais toujours aucune nouvelle et que je n’osais pas appeler sur son portable,
j’ai décidé d’arriver chez lui sous n’importe quel prétexte.
Je me suis dit que j’improviserais sur place.
J’ai donc sonné, tremblante comme tu peux l’imaginer.
Quelqu’un que je ne connaissais pas est venu ouvrir.
Une femme assez jeune avec un enfant dans les bras.
Après un moment d’hébétude, je lui ai demandé si Catherine ou Adam était là.
Elle m’a regardé d’un air absent, en me disant qu’elle ne connaissait personne de ce nom et que j’avais dû me tromper d’adresse.
Sous le choc j’ai eu un doute, je me suis un peu reculée pour vérifier le numéro, cela paraissait tellement absurde.
Elle en a profité pour me fermer la porte au nez.
Folle furieuse je me suis revenue à la charge en hurlant.
Je devais faire un cauchemar, il fallait que je me réveille.
Alors un homme est sorti de la maison en me menaçant de prévenir la police.
Je me suis vite calmée et lui ai demandé s’il était sûr de ne pas connaître quelqu’un qui s’appelait Adam.
Il m’a répondu que si et qu’il l’avait même vu. J’ai repris espoir, c’est alors que cet abruti m’a dit qu’il l’avait vu au Jardin d’Eden.
Je l’aurais volontiers frappé.
Il a refermé violemment la porte.
Je suis restée dix minutes debout, interdite devant cette porte qui se refermait sur ma folie,
car j’étais devenue folle c’était certain.
On n’invente pas des gens si on n’est pas fou, n’est-ce pas maman ?
Dis-moi que je ne suis pas folle.
S’il te plait dis-le moi.
Je t’en supplie maman, parle-moi ma petite maman, parle-moi, je n’ai plus que toi.
Je veux mourir.
Je vais retourner dans ma chambre, m’allonger sur mon lit et attendre de mourir.
LA MÈRE
C’est affreux, ma fille est devenue folle !
En fait toute cette histoire était inventée, je m’en doutais, c’était trop beau.
Il est vrai qu’elle a toujours vécu en dehors de la réalité et a fait un film de sa vie.
Plus jeune elle racontait à qui voulait l’entendre, qu’elle était une grande artiste reconnue dans le monde entier,
qu’elle voyageait, à Londres, à New York, qu’elle exposait dans les plus grandes galeries et vendait énormément de tableaux.
Cela nous revenait aux oreilles.
Nous en avons été très malheureux.
Nous avons essayé de lui faire entendre raison, mais rien à faire, elle croyait à son histoire.
Nous avons fini par renoncer, nous nous sommes dit qu’elle ne faisait de mal qu’à elle-même.
Mais de là à inventer un personnage, des personnages, je n’en reviens pas.
À force de se raconter des histoires, elle a fini par sombrer dans la folie.
Ma pauvre fille, que va-t-elle devenir ?
Car elle pourra me prendre tout l’argent qu’elle voudra,
cela ne l’empêchera pas de mettre sa vie en danger.
La sienne ou celle de quelqu’un d’autre.
Comment pourrais-je faire pour la protéger ?
Son frère aura-t-il suffisamment de compassion, pour lui pardonner ses erreurs et la sauver ?
Ou bien voudra-t-il la faire enfermer, lorsqu’il comprendra la situation ?
Ma fille internée chez les fous !
C’est atroce, insupportable,
je préfèrerais être morte plutôt que voir cela.
Mon Dieu que Vous ai-je fait ?
Dites-le-moi et je réparerai ma faute !
Je me sens tellement inutile !
À suivre 😉
Je ne sais pas si elle est folle mais plutôt une pauvre fille que la vie n’a pas gâté et qui prends une revanche en voulant punir sa mère et son frère mais jusqu où peut elle aller ! On en attend jeudi ! Long long
Réponse jeudi 😉 Nous sommes déjà lundi 🙂
Et bien on commence a entrevoir la vraie personnalité de Susie …..elle est malade …..toutes ses reactions s expliquent ,son comportement également puisque son monde est imaginaire , mais cependant les traumatismes ressentis dans son enfance motivent son attitude ….a tord ou a raison ……elle est psy de naissance ?ou l est elle devenue ? On attend avec impatience !!!!!!!!! surement un melange subtil de fragilite et d amour ;
Ha ha, tu n’es pas au bout de tes surprises. 😉