Septième épisode

Voici le septième épisode de mon roman feuilleton CUPIDITÉ.

Résumé de l’épisode précédent : la mère de Suzie s’interroge sur sa responsabilité face à l’attitude de sa fille, elle ne la comprend pas.

LE FILS

Bonjour maman,
Clémentine m’a prévenu de l’absence de ta fille.
Elle prend de gros risques, tu sais pourquoi.
Ta fille essaye de m’éloigner de toi par des stratagèmes tous plus ignobles les uns que les autres.

Mais comme tu peux le constater elle n’y arrive pas.

Je suis vraiment désolé de venir si peu souvent, mais je n’ai pas d’autre choix depuis qu’elle me fait passer pour un monstre sanguinaire.

Tu ne peux pas savoir quelle torture c’est, de te savoir avec elle.
J’ai eu beaucoup de mal à convaincre Clémentine de me prévenir lorsqu’elle s’en va.
Elle la croit sans doute assez cinglée pour surveiller son portable, comme si elle faisait partie de la CIA ou du FBI.

Elle n’a peut-être pas tout à fait tort.

Pourquoi refuses-tu de partir d’ici ?
Nous avons la place pour t’accueillir, Margot est complètement d’accord, tes petits-enfants seraient ravis.
Un mot de toi ou plutôt malheureusement un signe et je t’emmène loin de ta tortionnaire, je suis sûr qu’elle te maltraite.

Inutile de nier, je la connais cette garce.
Tu veux quoi, te sacrifier ?
Tu te sens responsable ?
Tu ne l’es pas maman, personne n’est responsable, elle est malade, elle a toujours refusé de se faire soigner, qu’elle aille au Diable !

Je veux te sauver de ses griffes, je t’en supplie !

J’ai essayé de lui faire entendre raison, j’ai fait preuve de beaucoup de patience.
Lorsque j’étais plus jeune, je la croyais lorsqu’elle me montait contre papa et toi, j’étais naïf.

C’est Margaux qui m’a ouvert les yeux, elle a tout de suite compris en la rencontrant, à qui elle avait affaire.

Il faut dire que face à ma future femme, ta fille n’a pas fait dans la dentelle.
J’étais sa chose tu comprends, Margot venait lui enlever son jouet, elle était furieuse.
Margaux ne m’a pas tout de suite raconté l’animosité de ta fille à son égard.
Lorsqu’elle m’a avoué ce qu’elle l’avait entendue dire à je ne sais qui au téléphone sur elle, je ne pourrais pas te le répéter, ça me fait horreur à cette seule pensée, j’ai décidé qu’elle n’était plus ma sœur.

Fini, terminé le pauvre con qui gobait tout.

J’aimerais savoir, que s’est-il passé ce fameux jour où tu as eu ton accident ?

Elle t’a poussée à bout une fois de plus ?

C’est elle qui a provoqué ton attaque, ne dis pas non, j’en suis sûr !
Je connais trop bien ses méthodes pour nous rendre fous.

Bon je ne veux pas te torturer moi aussi, si tu restes c’est que tu as tes raisons.
Je ne suis jamais loin, tu le sais maman.
Si elle te faisait du mal, je m’en voudrais jusqu’à la fin de mes jours.
Au moindre signe de maltraitance je t’emmène.
D’ailleurs moi aussi je vais menacer Clémentine, je suis désolé pour elle, mais c’est toi qui compte pour moi.
Si je constate qu’elle te maltraite, j’accuse Clémentine de non-assistance à personne en danger.

Ne fais pas cette tête, il faut que quelqu’un te défende maman.

Je pars deux jours pour installer un réseau informatique à Hambourg, dès mon retour je reviens te voir.
Heureusement qu’elle n’a pas changé les serrures, sa pingrerie nous rend service pour une fois.

Par contre j’ai constaté que ton compte se vide.
Tu lui as donné la signature ?
Oui bien sûr, tu n’as pas pu faire autrement.
Heureusement que nous avions fait le nécessaire avant ton accident, tu as eu raison de me faire confiance.
Tu vois que tu te méfiais d’elle !

Ne dis pas le contraire.

Elle essaye de te dépouiller, mais je ne la laisserai pas faire.
Elle ne s’en tirera pas comme ça, je lui prépare une belle surprise, elle ne va pas être déçue.

Ne t’inquiète pas, elle ne s’apercevra de rien, fais-moi confiance.

Ah non, ne me dis pas que tu t’inquiètes pour elle !
Maman ouvre les yeux !

Elle est mauvaise, elle aura ta peau, c’est la cupidité incarnée, elle n’en veut qu’à ton argent.

Je veux que tu aies les meilleurs soins, je ne suis pas assez riche pour subvenir à tes besoins, je dois préserver ton avenir.
Je sais ce que tu penses, nous en avons souvent parlé, tu préfèrerais mourir que rester dans cet état.

Alors, premièrement, les médecins n’ont pas exclu que ce soit réversible et deuxièmement, pardonne-moi maman, mais moi je t’aime, je sais que je trahis ta volonté.

Je te demande pardon de trop t’aimer pour te soulager.
Au revoir maman, à très bientôt, je pense à toi, je trouverai une solution.

À suivre 😉