Voici le treizième épisode de la série CUPIDITÉ.

Résumé de l’épisode précédent :

Suzie revient désespérée de son rendez-vous, Adam a disparu. La mère pense que sa fille est devenue folle

LE FILS
Bonjour maman, tu vois je viens à découvert.
Je ne supportais plus cette situation, il a fallu que j’agisse pour y remédier.

Tu vas être furieuse contre moi.
Je t’ai supplié de nous rejoindre, de te débarrasser de ta fille, mais rien à faire.
Je ne sais pas quelle emprise elle a sur toi, quelles couleuvres elle t’a fait avaler pour que tu lui pardonnes encore, mais il fallait que je te défende malgré toi.

Je vais te décevoir et crois-moi j’en suis désolé, mais je n’avais pas d’autre moyen pour nous protéger toi et moi.
Qu’aurais-je pu faire ?
La laisser te tuer à petit feu avec ses drogues, ses calmants et ses somnifères qu’elle t’administrait à tout bout de champ ?

Oui tu es surprise, mais je sais tout maman et même plus que tu ne peux l’imaginer.

La roue a tourné, ce n’est plus elle qui fait aller le monde selon son bon vouloir, c’est fini, rideau !

C’est moi qui ai provoqué les coupures de courant et le bruit des souris qui n’ont jamais existé, c’est la raison pour laquelle Clémentine n’a rien trouvé.
La domotique est une invention incroyable, je me suis bien amusé, je l’avoue.

Oui je sais que tu es furieuse, mais ce n’est qu’un hors-d’œuvre.
J’ai fait bien pire.

J’ai loué une maison à Bayonne et engagé deux comédiens.
Mes économies y sont passées, mais ça valait le coup.

La femme devait faire croire à ta fille qu’elle l’avait connue au collège. Je lui avais donné tous les détails nécessaires, ma sœur a toujours pensé qu’elle était un être exceptionnel que tout le monde remarquait et admirait, ce fut donc très facile de la convaincre.

Quant à l’homme il devait la séduire, ce qui entre nous n’est pas très compliqué non plus, elle s’est toujours jetée dans les bras du premier mec qui passait.
Elle est complètement nympho, mais bon passons.
Ceci dit il a été réticent quand je lui ai montré une photo d’elle. J’ai dû lui donner une somme supérieure à ce que j’avais prévu pour qu’il accepte, je le comprends le pauvre !
La suite tu la connais.

Ah oui j’oubliais, l’investissement c’est moi aussi, donc inutile de te dire que j’ai l’argent.
Je te le rendrai bien sûr dès qu’elle sera éloignée définitivement, car j’ai bien l’intention de l’éliminer.

L’Adam que j’ai inventé, affolé par son attitude, a déjà appelé les services sociaux pour qu’ils viennent faire un tour ici.
Oui une femme dans son état ne peut pas s’occuper de sa mère gravement malade !
Lorsqu’elle aura balancé sur eux tout ce qui se trouve dans la pièce, je pense qu’ils seront convaincus qu’il faut la faire enfermer.
Et pendant qu’il y était, Adam a également appelé la banque pour les prévenir qu’elle prévoyait de t’escroquer.

Tu es furieuse contre moi, je te déçois, je le sais.
Cela te fait de la peine et crois-moi maman, j’en suis sincèrement désolé pour toi, j’ai des enfants, je te comprends.

Je pense qu’il aurait fallu qu’elle te tue pour que tu comprennes enfin à quel point elle est mauvaise et pour que tu arrêtes de l’excuser.
Si je n’avais pas frappé un grand coup, qui sait ce qu’elle t’aurait fait.
Qu’elle aille au Diable, je reprends les rênes.

À partir de maintenant c’est moi qui m’occupe de toi et elle n’aura rien à y redire.
Je vais voir quels dégâts elle a causés et lui raconter ma version.
Je pense que ça va l’achever.

LA MÈRE

Non n’y vas pas, elle va te tuer.
Patrick, mon chéri, je t’en supplie ne fais pas ça, tu ne sais pas de quoi elle est capable, moi si.
Je ne t’ai pas tout dit !
Mon Dieu, qu’ai-je fait ?
J’ai protégé une criminelle, mais cette criminelle est ma fille, que pouvais-je faire d’autre ?
A-t-on le droit de condamner son enfant ?
C’est moi qui l’ai faite telle qu’elle est.
Je suis entièrement responsable.
J’ai agi par lâcheté toute ma vie, et me voilà dans ce lit, impuissante.
Mon fils va mourir par ma faute et je n’y peux rien.

À l’époque où son frère est né, nous avions déjà remarqué une propension à la colère anormale, de la part d’un être aussi petit.
Nous nous en étions inquiétés auprès du pédiatre, qui ne fit aucun cas de cette question.
Cela nous rassura un peu.
Malgré tout nous l’avons surveillée, mais elle était tellement entichée de son frère que nous avons relâché notre vigilance.
Jusqu’au jour où plus âgée, dans un accès de rage, parce que son frère criait trop fort à son goût, elle tenta de l’étrangler.
J’arrivais à temps.

À cette époque je l’ai emmenée chez un sophrologue. Le résultat fut saisissant.
Elle devint beaucoup plus calme.
Finies les crises !
Un petit ange.
Je soufflais un peu.

Lorsqu’elle eut sept ou huit ans, je ne sais plus très précisément, je cessais de l’emmener toutes les semaines chez le sophrologue, il estimait qu’elle était guérie.
C’est à cette époque qu’elle a commencé à martyriser des insectes.
Je trouvais cette pratique étrange et surtout dégoûtante, mais je savais que certains enfants s’adonnaient à cette forme de torture.
C’était plutôt une activité réservée aux garçons, mais elle était très garçons manqué, elle ne jouait pas aux poupées, préférant les batailles et autres jeux de guerre.
Je n’étais donc pas inquiète outre mesure, je recommençais malgré tout à la surveiller du coin de l’œil lorsqu’elle était avec son frère, mais rien à signaler de ce côté.

Lorsqu’elle s’est attaquée au chat du voisin, je n’ai plus eu de doute.
C’est à cette époque-là que j’ai décidé de la protéger, contre toute raison.
Elle était ma fille, elle était une partie de moi, je l’avais nourrie de mon sang, si elle était mauvaise, c’était qu’une part de moi l’était aussi.

Alors j’ai caché le cadavre du chat, que j’avais trouvé dans notre jardin.
Je n’ai pas soupçonné un instant son frère ou un quelconque prédateur.
Non, je savais d’instinct que c’était elle.
Je pleurais en regardant le jeune fils du voisin appeler son chat, d’abord un peu inquiet, puis peu à peu de plus en plus triste, jusqu’au chagrin absolu qu’un animal de compagnie peut provoquer.
Par quel état d’esprit suis-je passée, pour cacher un cadavre de chat.
Qui aurait soupçonné une petite fille de neuf ans ?
J’ai absolument paniqué et par ma faute, ces pauvres gens n’ont jamais su ce qu’était devenu leur animal.
Je les regardais et je n’ai rien fait.
Par lâcheté, par amour, je ne sais pas.

J’ai caché cette horreur à Charles, il n’aurait pas supporté.

Nous sommes des parents, lorsque notre enfant est petit, nous n’imaginons pas que ce petit être que nous chérissons, va devenir un homme, une femme.
Exactement le même en plus grand.
Bien sûr les évènements de la vie vont un peu modifier son caractère, mais l’essentiel est là.
Il ou elle est exactement ce qu’il ou elle sera.

J’ai insisté pour que nous déménagions dans un appartement, j’ai prétexté une économie.
Charles ne regardait jamais les comptes il me faisait une confiance aveugle, il avait tort.

Je suis une mauvaise femme, mauvaise et stupide.
Qu’est-ce que j’espérais ?
Qu’elle ne croiserait plus la route d’un chat ?
Comment peut-on être aussi bête.
Évidemment, le chat n’était qu’un début.
Je l’ai emmenée chez un psy, il fallait passer à la vitesse supérieure.
Elle a un peu protesté mais à vrai dire, tant que l’on s’intéressait à elle, cela la satisfaisait.
Moi complètement aveugle, trop contente qu’elle accepte de bon gré d’aller chez un médecin, je ne me suis pas méfiée.
Elle s’est mise le psy dans la poche.
Au bout de deux mois, il m’a expliqué qu’elle allait très bien et que moi par contre j’aurais besoin de quelques séances.
Je suis partie en claquant la porte, je ne lui ai pas payé la dernière séance, il ne l’a jamais réclamée.
Tous des charlatans !

Plus tard j’ai convaincu Charles de l’envoyer en pension.
J’espérais sincèrement que cette manie lui passerait, que cette expérience lui serait bénéfique.
Je me suis lourdement trompée, elle est revenue enragée.

Je n’ai eu aucune autre alerte après le chat, mais ce n’est pas une preuve.
Elle rentrait à la maison avec une telle haine dans les yeux, lorsqu’elle sortait de la pension pour le week-end ou les vacances.
Lorsque j’entendais la clé dans la serrure signalant son retour, j’avais une boule au ventre, j’avais peur.
Je ne pense pas qu’elle ait tué quelqu’un.
Non, quand même pas.
J’ai quand même un doute avec cette histoire sur cette amie, Florence, qui est morte dans un accident. J’espère que je me trompe, de toute façon je ne peux plus vérifier.
Il est vrai que j’ignorais jusqu’à présent, tout de ces persécutions dont elle a été la victime.
Mais sont-elles réelles ?

Fin jeudi prochain 😉

4 Comments

  • Michèle dit :

    Je pressentais que la fin allait être «trash » et ce nouvel épisode me conforte dans ce sens. Est-ce que je me trompe ? Vivement le dénouement ! Tu m’auras tenu en haleine Caroline !
    Je suis preneuse du prochain feuilleton si prochain il y a ?

    • csuchodolski dit :

      Merci Michelle c’est vraiment sympa. Je pense poster de nouveaux épisodes d’une nouvelle histoire en septembre. En attendant, dernier épisode jeudi prochain. 😉

  • Lecoeur dit :

    Oh purée déjà au début on est à fond mais là c est impensable de se dire que l on doit attendre 7 jours 7 longs très longs jours c est vraiment prenant on essaie d imaginer le prochain épisode et hop c est pire que ce que tu imagines 👏👏👏 J adore

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