Je parle souvent de mon attirance pour les couvertures de livre. En ce qui concerne celui-ci, si je ne connaissais pas l’auteur, je ne l’aurais pas acheté. Cela aurait été dommage car je l’ai beaucoup aimé, comme quoi, il ne faut pas s’attacher aux apparences. 😉

Emmeline s’est laissée tomber dans un angle et a profité de ce que sa soeur se détournait pour tirer sur sa jupe.
C’était en réalité une robe toute simple, datant de la saison précédente, qu’on avait tenté de mettre au goût du jour (les robes étaient à présent plus amples) ; malheureusement, on devinait la coupe d’origine.
Quand Hannah est revenue après avoir tiré la sonnette, Emmeline a vite cessé, préférant promener un regard nonchalant dans la pièce.
– Le dernier cri a commenté Hannah. C’est Elsie de Wolfe, tu sais cette décoratrice américaine très chic, qui a meublé la pièce.
Tu ne trouves pas ça hideux toi ?
Emmeline a acquiescé
– Que je suis contente de te voir ! A enchaîné Hannah en prenant place à côté d’elle. On fera tout ce que tu voudras, cette semaine.
On ira prendre le thé avec des gâteaux aux noix chez Gunter, et on peut aussi aller au théâtre si tu veux
Emmeline a haussé les épaules, elle s’est remise à triturer sa robe.
-Emmeline a regardé sa soeur.
– Jolie, ta robe, a-t-elle commenté avant de pincer les lèvres comme si elle venait de déroger à je ne sais quelle résolution.
– Bah, j’en ai plein mes placards. Teddy me les rapporte de l’étranger. Il croit que cela me console de ne pas voyager.
Evidemment, qu’irait faire une femme dans un autre pays, à part acheter des robes n’est-ce pas ? Voilà pourquoi j’ai plus de robes que…
Tout à coup elle a compris et réprimé un sourire.
-…Que je ne pourrai jamais en mettre. Tu veux y jeter un coup d’oeil ? a-t-elle ajouté innocemment.
Certaines te plairont peut-être.Ça me débarrasserait.
Incapable de dissimuler sa convoitise, Emmeline a sauté sur l’occasion.
– Oui pourquoi pas ? Si ça peut te rendre service…
Hannah l’a laissée choisir dix robes venues de Paris ; par ailleurs, j’ai été priée d’améliorer les retouches de ses propres vêtements.
En défaisant les surfilages de Nancy, j’ai éprouvé une bouffée de nostalgie. Riverton me manquait.
Les brumes de Riverton Kate Morton

Dès le début du roman, on sait qu’il s’est passé un drame et que l’un des personnages principaux perd la vie. On sait aussi que le récit cache un secret, c’est d’ailleurs la marque de fabrique de l’auteur. Ici un secret en cache un autre. Le premier, on le devine assez vite et l’auteur n’y attache pas une grande importance. Le deuxième provoque le drame très astucieusement. On l’a sous les yeux et on n’en voit pas la portée, en tout cas je ne l’ai pas vue. L’ambiance est digne d’un Downton Abbaye ou d’un Gosford Park dans lequel Maggie Smith officiait déjà. 🙂 J’avais préféré « La scène des souvenirs » qui est un vrai bijou de retournement de situation, mais j’ai passé un bon moment avec celui-ci, en grande partie lié à cette ambiance aristocratique de début vingtième siècle. 😊

CS

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