Le jour où ma fille de trois ans s’est perdue sur la plage a été un cauchemar.
Cela fait des années maintenant, mais lorsque j’entends cette annonce :
“Avis d’enlèvement”, je tremble pour ces parents, je partage leur angoisse.
Je sais ce qu’ils ressentent.

Elle court sur la plage,

Le soleil dans le dos,

Elle ressent sa chaleur

Sur son petit maillot

Rouge et blanc

Elle court sur la plage,

Le soleil dans les yeux,

Des larmes brouillent sa vue,

Elle ne trouve pas la petite fille,

Ne la voit plus.

CS;)

Cette journée de mai durant laquelle j’ai cru avoir perdu ma fille, a sans doute été la plus longue de ma vie.

Chacun sait que le temps est élastique.

Durant cette heure au cours de laquelle je l’ai cherchée, je faisais des allers-retours incessants.
Je me disais : “non elle n’a pas pu aller si loin” et revenais sur mes pas, les yeux brouillés par des larmes de panique absolue.
Je ne savais pas que je m’éloignais d’elle à chaque hésitation.
Cette heure de cauchemar a duré un siècle.
Je courais sur la plage à sa recherche et tous les scénarios défilaient devant mes yeux, tous catastrophes.

J’ai fini par la retrouver, tranquillement assise à discuter avec un couple de gens âgés, qui se demandaient sans doute quelle mère dénaturée laissait sa petite fille de trois ans s’aventurer seule sur la plage.

J’ai appris ce jour-là, qu’un enfant seul marche toujours dos au soleil, pour ne pas être ébloui.
Si je l’avais su, j’aurais gagné de précieuses minutes.
Maintenant cette petite fille est devenue une jeune femme, qui se perd parfois car elle manque de sens de l’orientation, mais je n’ai plus besoin de la chercher.
Grâce au GPS de son téléphone elle finit par retrouver son chemin.

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