Voici le douzième épisode de la série CUPIDITÉ.
Résumé de l’épisode précédent :
la mère de Suzie est très septique quant à cette demande en mariage.
LA MÈRE
Ma fille est en train de se faire escroquer par ce type et elle-même vole son propre frère en me dépouillant.
Qu’ai-je fait mon Dieu, pour m’infliger cela ?
Quelle mère suis-je devenue, pour laisser ma fille se faire escroquer et dépouiller mon fils ?
Mais comment faire ?
Je ne peux pas même les prévenir.
Je suis vraiment complètement inutile, un poids mort, mais malheureusement encore vivant, un peu.
Peut-être la banque va-t-elle appeler. J’ai peu d’espoir et de toutes façons, qu’est-ce que ça changera ?
Je ne pourrai pas prendre l’appel, mais avec un peu de chance, Clémentine sera là et leur dira que je suis dans l’impossibilité de répondre, ainsi ils sauront que ce n’est pas moi qui ai envoyé la lettre.
Comment prévenir Patrick ?
LE FRÈRE
Bonsoir maman.
Je ne t’ai pas fait peur ?
Oui je sais il est trois heures du matin, mais c’est le seul moyen de ne pas me faire choper en plein délit.
Et oui ma pauvre maman voilà où nous en sommes, grâce à ta cinglée de fille.
Non, je ne dois pas dire qu’elle est folle c’est lui donner trop d’excuses, elle est juste mauvaise et jalouse depuis toujours, jalouse de tout et de tout le monde.
Je vais trouver un moyen de parer ses coups ne t’inquiète pas.
Elle n’aura que ce qu’elle mérite.
Bientôt nous serons débarrassés d’elle, je te le promets.
Tu ne veux toujours pas t’en aller ?
Très bien je respecte ton choix.
Bientôt tu seras libérée.
Je la hais autant que je l’ai aimée.
J’ai mis du temps avant de comprendre qui elle était et pourquoi vous accédiez à tous ses caprices.
Comment résister ?
Comment faire pour échapper à sa propre enfant, à cette forme particulière de chantage ?
Céder à sa volonté était le seul moyen pour vous d’avoir la paix.
C’est difficile à croire et pourtant, un être physiquement et socialement plus faible peut faire plier des personnes qui devraient avoir l’ascendant sur lui.
L’échelle des valeurs s’inverse.
Car il faut bien le dire, elle vous emmerde depuis son plus jeune âge, on peut même se demander si ce n’est pas son rôle sur terre.
Elle pourrait faire l’objet d’une étude intéressante sur la capacité de nuisance d’un être simplement animé de mauvaises raisons, jalousie, cupidité, égoïsme.
Crois-tu au Diable maman ?
Je n’y croyais pas, mais depuis peu, je me demande si elle n’a pas fait un pacte avec lui.
Peut-être d’immortalité qui sait.
Je vais employer tout mon temps et mon énergie à la réduire à néant.
Ne crois pas que j’agisse par vengeance, je n’aurais pas bougé si elle s’était limitée à me nuire.
Il est des gens dont on sait qu’il vaut mieux les ignorer, s’en éloigner le plus possible, les oublier tout simplement, pour ne pas se détruire soi-même.
Mais même si je dois y laisser ma peau, j’aurai la sienne.
Je ne sais pas jusqu’où elle serait capable d’aller, tu le sais certainement mieux que moi.
Je suis obligé d’agir, l’empêcher de nuire.
Je sais que cela te fait du mal et j’en suis désolé mais je ne veux pas te trahir en te mentant.
Même si tu dois en souffrir il vaut mieux que tu l’apprennes par moi, car tu en verras le résultat sur elle et cela ne sera pas beau à voir.
Je sais ce qu’elle est en train de faire. Je ne suis pas dupe, elle va le payer dix fois, tu verras.
Au revoir maman, dors sur tes deux oreilles, je veille sur toi.
LA FILLE
Bonjour maman,
je commence à soupçonner Clémentine de me faire un mauvais tour, je vais la licencier, cela règlera le problème.
De toutes façons pour ce qu’elle fait, je n’ai pas besoin d’elle.
Nous dépenserons moins d’argent comme cela.
Ça a recommencé cette nuit.
En fait chaque nuit que je passe dans cette maison est un cauchemar.
Je ne dors plus du tout, je sens ces bestioles me monter dessus dès que j’ai les yeux fermés.
Je les entends dans ce noir que je subis sans électricité
Elle veut que je m’en aille, elle veut faire main basse sur l’héritage, je viens de le comprendre.
Elle va te faire signer n’importe quoi et me faire déshériter, il faut s’en débarrasser au plus vite.
J’ai fait venir trois électriciens différents, aucun ne comprend ce qu’il se passe.
Ils ne sont tout de même pas tous idiots ou incompétents ?
Chaque nuit que je passe dans cette maison de malheur, les plombs sautent et les souris font la fête.
Je vais devenir folle !
Il n’y a aucune raison matérielle pour qu’il y ait une coupure d’électricité en pleine nuit.
Bon c’est décidé je la vire, que tu le veuilles ou non.
À tout de suite, je reviens.
Voilà, c’est fait. Elle a pleuré, juré ses grands Dieux que ce n’est pas elle.
Ils disent tous ça, il n’y a pas plus coupable qu’un soi-disant innocent.
Ne me regarde pas comme ça, je sais ce que je dis.
En tout cas, je suis soulagée.
J’ai fait d’une pierre deux coups, des économies et nous sommes en sécurité.
Je suis sûre qu’elle était dangereuse, elle manigançait quelque chose, j’ai toujours trouvé que cette fille avait un air douteux.
Je n’étais pas là quand tu l’as embauchée, c’est bien dommage, moi je ne l’aurais pas prise.
Enfin n’en parlons plus, j’ai rectifié la situation comme toujours.
Que ferais-tu sans moi ma petite maman ?
Je te le demande.
Bon ça m’a donné faim toutes ces émotions, je vais préparer le déjeuner, des carottes râpées, des poireaux et une bonne compote maison.
Je ne m’occupe pas bien de toi ma petite maman ?
Mais oui, les paroles parfois sont inutiles, tu sais apprécier les bons petits plats frais de ta fille chérie.
Je ne te sers pas de ces horribles boites de conserve, n’est-ce pas maman ?
Note bien qu’au bout du compte, il est plus avantageux de faire la cuisine soi-même, les plats tout faits coûtent un certain prix finalement.
Mais il faut bien le dire, cela demande plus de travail.
Cependant tu le sais, je ne suis pas avare de mes efforts pour te faire plaisir, contrairement à d’autres qui n’hésiteraient pas à te sous-alimenter.
Ton fils par exemple, je suis sûre que s’il était à ma place, ce qui ne risque pas d’arriver étant donné le manque d’intérêt qu’il te porte, te laisserait mourir de faim.
Bon, ceci dit, j’estime que dans ton état, de la viande serait vraiment dépenser à tout va pour rien.
Franchement pour ne pas bouger de la journée, ce serait inutile, tu ne trouves pas ?
Bon tu t’en fiches, d’accord.
Tu seras peut-être plus intéressée par le souci que j’ai de te faire garder ce soir pour aller voir Adam, maintenant que Clémentine n’est plus là.
Je dois trouver une solution, il faut que je réfléchisse.
Je ne pense pas qu’il puisse passer la nuit avec moi.
Il ménage sa femme depuis qu’il sait qu’il va la rendre malheureuse.
Les hommes sont si faibles, et bêtes aussi.
Franchement à quoi ça sert ?
Il va la quitter, pourquoi fait-il attention à ne pas la brusquer ?
Il a peur qu’elle l’empêche de voir ses enfants lorsqu’ils seront divorcés, la belle affaire, je trouve qu’il devrait se sentir soulagé au contraire.
Que va-t-il faire de ses gosses lorsque nous serons ensemble ?
J’espère bien qu’il n’a pas l’intention de me les imposer, je n’ai pas d’enfants, ce n’est pas pour subir ceux des autres.
C’est lui que j’aime, pas sa progéniture.
Surtout celle d’une autre femme.
Si c’est le cas je lui suggèrerai de les envoyer en pension, c’est une très bonne école de la vie.
Après tout je n’en suis pas morte, tu ne penses pas maman ?
Ce n’est pas toi qui va me dire le contraire ?
Enfin je m’égare.
Oui, je ne comprends pas pourquoi il la ménage, qu’est-ce que cela signifie ?
Il a encore des sentiments pour elle ?
Si ça se trouve, il couche encore avec elle.
Ah ça non je ne pourrai pas le supporter, il va falloir qu’il me donne des explications.
Que veut-il à la fin ?
Était-il sincère l’autre soir ?
A-t-il essayé de m’endormir avec son histoire de mariage ?
Je ne suis plus sûre de rien.
C’est vrai quoi, si tu demandes une femme en mariage, c’est pour quitter l’actuelle on est bien d’accord ?
Alors pourquoi faire toutes ces histoires ?
Pour ses mômes ?
Je n’y crois pas un instant.
Qui sacrifierait un amour pour des enfants ?
Pas toi, n’est-ce pas maman !
Tu es bien placée pour savoir que ce n’est pas crédible.
Alors quoi ?
Il ne m’aime pas ?
C’est cela que tu essayes de me dire ?
C’est ce que tu espères dans le fond, car tu ne m’as jamais aimée, n’est-ce pas maman ?
Tu as toujours préféré mon frère.
Moi tu ne me désirais pas ; l’erreur, la faute, l’accident, voilà ce que je suis à tes yeux.
Très bien, il faut que je lui parle !
Tu sais quoi, tu vas te garder toute seule !
Je vais te donner une dose de somnifère, et puis non, deux c’est plus prudent.
À demain, dors bien !
À suivre 😉
Parfois je me dis que l on devrait commencer par la fin du livre et bien sur CUPIDITÉ j’aurais bien aimait, que va-t-il se passer avec le frère ? La folle ? Vite jeudi
Merci Dany 🙂 La semaine prochaine ça explose ! 😉
Un récit toujours aussi glaçant ! Bravo Caroline !
Hâte de lire la suite
Merci Barbara, la suite arrive et bientôt la fin 😉